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11/12/2012

Discours de l'ambassadeur de France le 10 décembre

Le 10 décembre, journée internationale des droits humains, l'ambassadeur de France en Argentine, Jean-Pierre Asvazadourian, a prononcé un discours à l'occasion de l'inauguration de la plaque au lycée Jean-Mermoz.

Voici ses paroles (voir plus bas la vidéo) :
Discours à l’occasion de l’inauguration de la plaque pour commémorer les Disparus
Lundi 10 décembre 2012 - Lycée Jean Mermoz – 18h00
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Madame la Proviseure,
Chers anciens du Collège Français et du Lycée Jean Mermoz
Chère Angéline Montoya,
Cher Eric Domergue,
Mesdames et messieurs
Chers amis,

Nous sommes réunis cet après-midi du 10 décembre pour évoquer la
mémoire des membres de la communauté scolaire franco-argentine qui
ont été victimes pendant les années sombres de la répression illégale,
du terrorisme d'Etat. Ces victimes et les crimes qui ont été commis à leur
encontre n’ont pas été oubliés et nous sommes réunis aujourd’hui pour
faire acte de mémoire.

Avant toute chose, je voudrais faire part de mon émotion personnelle,
de mon respect et de ma solidarité avec les familles et les proches des
personnes dont nous honorons le souvenir. Emotion, respect, solidarité,
mémoire, mais aussi aspiration à la justice sont, je crois, les sentiments
que nous partageons tous. La justice en effet a besoin de la mémoire et
la mémoire se nourrit elle-même de la justice pour devenir une histoire
commune sur laquelle se construit la société.

Je ne peux que souligner la pertinence de la date que vous avez choisie
pour cet acte de mémoire. Le 10 décembre, Journée internationale des
droits de l'Homme, est célébré depuis plus d’un demi-siècle à l'appel des
Nations unies. Parmi les droits de l'Homme, il y a la justice, le respect de la
vie, le droit à l'éducation et la liberté de conscience et d'expression. Tous
ces droits qui ont été alors été déniés à vos proches, à vos camarades, à
vos amis, ou à vos anciens.

Ne pas oublier, c'est l'esprit même de ce 10 décembre, de cette journée
internationale. Et souligner ces droits, c’est rappeler la nécessité de
respecter les règles de l'Etat de droit qui les garantissent et éviter la
répétition de ces crimes.

Le 10 décembre, c'est aussi je tiens à le mentionner également, le retour,
il y a aujourd'hui 29 ans, de la démocratie en Argentine, un pays qui a
souffert dans son histoire moderne de plusieurs interruptions de l’ordre
démocratique et de l’Etat de droit ainsi que de violations graves des droits
de l’Homme.

C'est donc en ce 10 décembre 2012 qu’aboutit le projet porté par le Comité
que vous avez constitué et nous allons pouvoir dévoiler ensemble dans
quelques instants une plaque commémorative dont le but est de conserver
pour l’avenir la mémoire des membres de la communauté scolaire franco-
argentine assassinés ou disparus pendant la dernière dictature. Cette
mémoire, pour vous qui êtes à l'origine de ce projet, est bien sûr vive et
indélébile. Votre souci est de la transmettre à ceux qui vous suivent et vous
suivront au lycée Jean Mermoz.

Vous avez porté ce projet de plaque depuis près de trois années, une
période qui a pu vous sembler longue mais qui, je crois, a permis à votre
idée de mûrir et de recueillir un large soutien, grâce à vos efforts pour faire
connaître, expliquer et faire partager votre initiative. L'objectif de construire
et de faire vivre une mémoire partagée mérite d'être salué et a rendu
possible cet aboutissement aujourd'hui, pour lequel je suis heureux de vous
accompagner.

Je voudrais également souligner le rôle positif joué par la proviseure et
celui de l'équipe pédagogique du Lycée qui a pris part à votre projet en
organisant des échanges avec les élèves autour de plusieurs témoignages.

L'ancien collège français et le lycée Jean Mermoz, pleinement insérés
dans la société argentine, en ont traversé les moments forts et les drames.
Vos proches, camarades, amis et anciens enlevés et assassinés, français,
argentins ou franco-argentins, témoignent de ce destin partagé. En
dévoilant cette plaque ce jour, vous unissez le lycée à des milliers d'autres
établissements argentins également frappés par la répression.

En ce qui concerne la France, je souhaite vous dire qu’elle demeure
profondément attentive à l’action de justice concernant ses citoyens
disparus ou assassinés en Argentine pendant la dernière dictature militaire.
Depuis mon arrivée dans ce pays, il y a un peu plus de trois ans, j’ai pu
assister au déroulement de plusieurs procès concernant des concitoyens.
J’ai pu aussi, cher Eric Domergue partager en 2011 votre émotion et celle

de votre famille lors de l’identification des restes d’Yves. Et je voulais tous
vous assurer de mon intérêt continu et de mon soutien.

Je souhaite enfin terminer en saluant avec vous la mémoire de chacune
des personnes que souhaite honorer cette plaque, des personnes qui ont
un nom et un visage et dont le souvenir est porté par tous ce soir.

Je vous remercie.

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